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En Europe, davantage encore qu’en France, la cession-transmission des entreprises reste largement dans l’angle mort des politiques publiques faute d’éléments suffisamment probants pour en mesurer l’ampleur et en établir les caractéristiques.
Premières estimations et enjeux.
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Alain Tourdjman, directeur Etudes et Prospective, Groupe BPCE
Il nous explique comment a été réalisée une première évaluation du marché de la reprise d’entreprises en Europe et de ses conséquences sur l’emploi.
L’absence d’un système statistique centralisée dans l’Union européenne ne permet pas de recenser avec exactitude l’intégralité des PME et ETI qui la composent. Néanmoins, une première étape pourrait être franchie dans l’établissement d’un ordre de grandeur des cessions-transmissions à l’échelle européenne. C’est ce à quoi se sont attelés Thomas Le Dret et Alain Tourdjman, les auteurs des derniers Carnets de BPCE L’Observatoire.
En effet, en prenant appui sur les travaux précis menés sur la France, il est possible de procéder à une première évaluation européenne. Dans la mesure où le tissu productif français est plutôt proche du modèle nord-européen (plus forte densité d’entités de taille moyenne et intermédiaire) pour le nord et l’est de la France, tandis que le sud du pays se rapproche du modèle sud-européen plus fragmenté, il est probable que la France soit en Europe dans une situation médiane au regard de la cession-transmission. Dès lors, en appliquant les taux de cession (par taille et par secteur) calculés précisément pour la France à la structure par taille et par secteur des PME de chaque pays fournis par Eurostat, il est possible d’établir de premiers ordres de grandeur plausibles de la cession-transmission des PME et ETI en Europe. Bien qu’encore contrainte statistiquement, cette estimation a le mérite de mettre en lumière les enjeux de la cession-transmission en Europe, au regard de son poids économique et social : plus de 100 000 PME et ETI et plus de 10 millions d’emplois concernés par an.
Cette problématique semble d’autant plus décisive pour la compétitivité future de l’Europe que le vieillissement de population fait partie des grands défis auxquels elle est d’ores et déjà confrontée et que l’étude faite cette année sur ce sujet pour la France montre à quel point ce phénomène fragilise spécifiquement certains territoires à l’écart de la dynamique de métropolisation et certains secteurs spécifiques comme l’industrie.
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Le poids économique et social de la reprise d'entreprises en Europe DOCUMENT PDF |
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