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Fin du « quoi qu’il en coûte » : jusqu’ici tout va bien mais …

[Octobre 2021] Après l’annonce de la fin du « quoi qu’il en coûte », la dernière étude de BPCE L'Observatoire montre que certains secteurs économiques et certains territoires sont encore fragiles et dépendants des aides d’Etat, malgré une bonne résilience globale.

BPCE L'Observatoire
Défaillances d'entreprises

Le « quoi qu’il en coûte » a rempli son office en matière de préservation de l’emploi et des entreprises mais il a conduit a un recul de défaillances beaucoup plus marqué en France qu’en zone euro. Le débranchement des aides intervient à un moment où elles étaient peu utilisées sauf dans les secteurs les plus exposés où un dispositif de soutien important est maintenu.

Les risques devraient resurgir à partir de mi-2022 dans certains secteurs et territoires 

Globalement, la reprise de l’activité prend le relais des soutiens antérieurs mais les disparités sectorielles (dans la construction, l’hébergement-restauration, les services aux particuliers, les matériels de transport) et territoriales (en outre-Mer, en Ile-de-France, dans le Sud-Est et en Alsace) mettent en évidence la fragilité durable d’une partie du tissu productif.

 Les risques devraient davantage se matérialiser à partir du 2e trimestre 2022 avec l’exigibilité du passif covid, l’érosion de tout ou partie de la trésorerie par la remontée des besoins en fonds de roulement et le retour mécanique de la croissance à son potentiel (estimée à 1,2 % avant crise).
Il n’y aura sûrement pas de rattrapage des défaillances (ou « mur des faillites ») à horizon mi-2022. En revanche, les défaillances, qui sont aujourd’hui à un plus bas historique, pourraient remonter progressivement vers un niveau « normal »  fin 2022 (environ 1 000 défaillances par semaine contre 600 depuis mars 2020) avec, en particulier, le risque de défaut des entreprises déjà identifiées comme fragiles. 

Une ligne de crête entre défaillances et zombies 

A partir de 2023, il sera sans doute difficile pour les Pouvoirs publics de sortir brutalement du pilotage des défaillances qui s’est de facto mis en place avec une multiplication du nombre d’entreprises en situation de fragilité pour lesquelles les nouveaux dispositifs (procédure de traitement de sortie de crise, sauvegarde accélérée…) pourraient s’appliquer.

Toutefois, le faible nombre de défaillances implique une multiplication d’entreprises « zombies » qui n’est pas sans risque, loin s’en faut. En résulterait une concurrence exacerbée qui est de nature à comprimer les marges des entreprises et donc leur rentabilité, notamment celles des entreprises récentes dont l’empreinte sur leur marché est encore fragile. Aujourd’hui, le fort rebond de l’activité dans de nombreux secteurs paraît compatible avec la survie de nombreuses entreprises peu rentables dans des conditions « normales ». A terme, cette situation est de nature à engendrer un nivellement par le bas de la productivité et peut se révéler nuisible à l’investissement et à la croissance potentielle.

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