Nous avons trouvé contenus pour ""
Désolé, nous n'avons pas trouvé de résultat. Veuillez poser une autre question.
Cette recherche n'a pas pu être traitée en raison d'un trop grand nombre de tentatives en peu de temps. Veuillez réessayer plus tard.
sur
[Janvier 2024] Nos économistes, Alain Tourdjman et Julien Laugier, publient un bilan des défaillances d’entreprises en 2023, accompagné d’un premier scénario pour l’année 2024 : 56 601 défaillances en 2023, soit un niveau 8 % supérieur à l’avant crise.
Comme le souligne cette étude de BPCE L’Observatoire, l’évolution globale des défaillances d’entreprises cache de nombreuses disparités et surtout met en lumière quelques signaux d’alerte.
L’année 2023 marque un tournant économique majeur pour les entreprises. Inflation, hausse des taux d’intérêt, ralentissement économique (mais pas de récession) et remboursement de la dette covid (PGE, dette sociale et fiscale) ; autant de sujets qui ont préoccupé les dirigeants d’entreprises en 2023 :
Compte tenu de ces conditions d’exploitation, les défaillances d’entreprises ont – sans surprise –fortement augmenté en 2023 après une période très atypique. En effet, l’arsenal économique et juridique mis en œuvre pendant la crise covid, le « quoi qu’il en coûte », a évité une vague de défauts (jusqu’à -40 % malgré la récession en 2020), brouillant ainsi le signal des défaillances jusqu’à aujourd’hui.
BPCE L’Observatoire dénombre 56 601 défaillances* en France en 2023, soit 8 % de plus qu’en 2019. Le rebond des défaillances en 2023 n’est-il qu’une simple normalisation (c’est-à-dire un retour au niveau d’avant covid) ou traduit-il un rattrapage des défaillances suspendues par le « quoi qu’il en coûte » ? Pour tenter de répondre à ces questions, analysons la situation des entreprises défaillantes en 2023.
Cette évolution s’apparente donc à une normalisation qui peut paraître favorable en première lecture, mais elle dissimule plusieurs signaux d’alerte selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques de BPCE, et Julien Laugier, économiste à BPCE :
1 – Globalement, la situation s’est nettement dégradée au cours de l’année 2023 puisque, si le nombre total de défaillances au 1er trimestre 2023 restait à un niveau historiquement faible (14 673 évènements), il a accéléré au cours de l’année pour atteindre 16 272 au 4e trimestre (données provisoires), son plus haut niveau pour un 4e trimestre depuis 2013.
2 – Par type de défaut, les liquidations judiciaires (cas de défauts les plus extrêmes) sont beaucoup plus fréquentes en 2023 (73 % des défaillances contre 71 % historiquement) ce qui traduit une létalité plus importante des défauts. Le retour des procédures de liquidation judiciaire au niveau de 2019 s’est manifesté dès le 1er trimestre 2023, alors que celui des procédures de redressement est plus récent (4e trimestre 2023). Ainsi, la situation d’une part croissante d’entreprises était donc dégradée au-delà du point de non-retour, si bien que leur liquidation était inévitable et ce, malgré l’efficacité des campagnes de détection précoce des difficultés des entreprises menées par les pouvoirs publics et les tribunaux de commerce comme en atteste la hausse des procédures préventives et de sauvegarde.
3 – Par taille d’entreprise, les défaillances des entités de plus grande taille ont plus fortement rebondi en 2023 et on observe trois situations différentes selon l’effectif :
4 – L’impact en emplois. Sur l’ensemble de l’année 2023, les plus grosses entités (grosses TPE et PME-ETI) ont donc plus fréquemment défailli. Selon Alain Tourdjman et Julien Laugier, l’impact économique des défaillances de 2023 est donc très supérieur à celui de 2019, en particulier en termes d’emplois avec 240 000 emplois menacés en 2023 (soit +25 % par rapport à 2019), mais aussi en termes de valeur, de créances, de capital, d’interactions interentreprises.
5 – Par région, certains territoires se révèlent très vulnérables tandis que d’autres sont épargnés. Le territoire Midi-Pyrénées enregistre un rebond important (+27 % de défaillances par rapport à 2019). Aussi, sur le segment des PME-ETI uniquement, les défauts dans les territoires dynamiques comme en Aquitaine et en Poitou-Charentes atteignent des sommets en 2023 (+70 % par rapport à 2019). A l’inverse, les territoires les plus épargnés semblent être moins dynamiques économiquement (Lorraine, Basse-Normandie, Bourgogne, Limousin). D’autres facteurs peuvent également expliquer les disparités territoriales, comme le degré de normalisation des recouvrements des Urssaf et aussi les spécialisations sectorielles.
6 – Par secteur, à quelques rares exceptions, les secteurs sinistrés ont été exposés aux changements d’environnement survenus en 2023 (inflation, hausse des taux, changement de comportement de consommation des ménages). En particulier, les comportements des ménages constituent le premier facteur affectant les commerces alimentaires, l’agroalimentaire et les services aux particuliers (soins de beauté et corporels, coiffeurs…), la restauration, les transports routiers de marchandises.
En 2024, les défaillances d’entreprises devraient à nouveau progresser et pourraient atteindre 62 000 évènements (+10 % par rapport à 2023) selon Alain Tourdjman. Ce scénario central est naturellement soumis à de nombreux aléas, positifs et négatifs, comme l’évolution de l’activité, des taux et de l’inflation, le degré de résilience des entreprises aux remboursements de la dette covid.
La typologie des entreprises défaillantes en 2024 devrait changer compte tenu :
*A partir des données extraites et traitées par nos économistes, BPCE L’Observatoire est aujourd’hui en mesure de fournir une analyse statistique et économique très détaillée des défaillances d’entreprises.
Pour en savoir plus |
|
---|---|
Défaillances d'entreprises – conférence de presse du 18 janvier 2024 DOCUMENT PDF |
Télécharger 2 Mo |