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[Avril 2024] Alain Tourdjman et Julien Laugier, économistes de BPCE, dressent un bilan des défaillances d’entreprises en France au 1er trimestre 2024, accompagné d’un scénario pour l’année 2024 et 2025, et dénombre 16 801 défaillances au 1er trimestre 2024 soit un niveau 15 % supérieur à l’avant crise
Sur les 12 derniers mois, ce sont plus de 59 000 entreprises qui ont fait défaut (contre 51 800 en 2019). Une évolution globale qui cache de nombreuses disparités et surtout quelques signaux d’alerte.
L’année 2023 marque un tournant économique majeur pour les entreprises. Inflation, hausse des taux d’intérêt, ralentissement économique et remboursement de la dette covid (PGE, dette sociale et fiscale) ; autant de sujets qui durcissent les conditions d’exploitation des entreprises depuis plus d’un an :
En 2024, l’activité économique devrait à nouveau ralentir légèrement (+0,7 % prévu) mais, via la désinflation, bénéficier d’un regain de consommation. Par ailleurs, l’effet de la baisse des taux de la BCE sur les coûts de financement serait en partie compensé par l’inertie des taux longs. En parallèle, le remboursement de la dette covid se poursuit, tout comme la normalisation du comportement de l’Urssaf vis-à-vis du recouvrement des impayés. 2024 devrait donc être une année de normalisation économique.
Cet environnement économique peu porteur est soumis à plusieurs aléas (2 aléas négatifs et 1 positif) :
Compte tenu de ces conditions d’exploitation, les défaillances d’entreprises ont – sans surprise – fortement augmenté au cours de l’année 2023 après une période très atypique. BPCE L’Observatoire dénombre 16 801 défaillances au 1er trimestre 2024 (+15 % par rapport au T1 2019), portant à 59 000 le nombre de défaillances en France sur les 12 derniers mois (+12 % par rapport à 2019).
Cette évolution s’apparente donc à une normalisation (sans « rattrapage » des défaillances évitées de 2020 à 2022) qui peut paraître rassurante en première lecture, mais qui dissimule plusieurs signaux d’alerte selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques de BPCE, et Julien Laugier, économiste du Groupe BPCE.
Globalement, la situation continue de se dégrader début 2024. Avec environ 17 000 défauts enregistrés, le 1er trimestre 2024 est le pire depuis 2015. Cela fait suite à un record atteint au 4e trimestre 2023 qui était le plus haut depuis au moins 2009 (date de début de notre suivi des défaillances). La tendance est donc bel et bien à l’aggravation et non à l’accalmie.
Les défaillances des PME-ETI atteignent un niveau inquiétant. De manière générale, on observe trois situations différentes selon l’effectif :
L’impact en emplois. Les plus grosses entités (grosses TPE et PME-ETI) ont donc plus fréquemment défailli. L’impact économique des défaillances est ainsi supérieur à celui de 2019, en particulier en termes d’emplois avec 240 000 emplois menacés sur les 12 derniers mois (soit +25 % par rapport à 2019), dont 62 000 sur le seul 1er trimestre 2024. L’impact économique des défauts ne faiblit donc pas en termes d’emplois menacés, et probablement aussi s’il était mesuré en termes de valeur, de créances, de capital, d’interactions interentreprises.
Par région, certains territoires se révèlent très vulnérables tandis que d’autres sont épargnés. Le territoire Midi-Pyrénées enregistre un rebond important (+34 % de défaillances par rapport à 2019). Aussi, sur le segment des PME-ETI uniquement, les défauts en Poitou-Charentes, en Aquitaine, en Martinique et en Rhône-Alpes atteignent des sommets en 2023 (entre + 59 % et +99 % par rapport à 2019). À l’inverse, les territoires les plus épargnés semblent être moins dynamiques économiquement (Lorraine, Limousin, La Réunion, la Corse). D’autres facteurs peuvent également expliquer les disparités territoriales, comme le degré de normalisation des recouvrements des Urssaf et aussi les spécialisations sectorielles.
Par secteur, à quelques rares exceptions, les secteurs sinistrés ont été exposés aux changements d’environnement survenus depuis un an et demi (inflation, hausse des taux, changement de comportement de consommation des ménages). En particulier, l’évolution de la consommation des ménages a fragilisé les commerces alimentaires et les services aux particuliers (soins de beauté et corporels, coiffeurs, …) et, indirectement, les transports routiers de marchandises. Par ailleurs, la hausse des taux d’intérêt a fragilisé le secteur de l’immobilier (en particulier les agences immobilières et les promoteurs immobiliers) et du bâtiment (surtout les travaux d’installation en électricité, plomberie, isolation, …), ainsi que certains métiers financiers et assurantiels (gestionnaires de fonds, activités de conseil, gestion et de courtage financier). Au 1er trimestre 2024 en particulier, les défaillances accélèrent franchement dans l’hébergement-hôtellerie, le commerce de gros, les services aux entreprises et activités techniques (notamment l’entretien des bâtiments, aménagement paysager, bureaux de conseils et études techniques, …). À l’inverse, les secteurs les plus résilients sont : la santé, les activités récréatives (sports, arts, culture), l’industrie (hors agroalimentaire) et les débits de boissons.
Les derniers chiffres confirment notre prévision d’une hausse d’environ 10 % des défaillances en 2024 (environ 62 000 évènements) selon Alain Tourdjman, bien loin d’un scénario « tsunami » qui n’a jamais été crédible selon nous. En revanche, une « marée haute » est de plus en plus probable avec un nombre d’entreprises défaillantes élevé au cours des prochains trimestres, voire jusqu’à mi-2025 (a minima 60 000 défaillances). Au-delà des chiffres globaux, la typologie des entreprises défaillantes en 2024 devrait changer compte tenu :
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Présentation de la conférence de presse – Avril 2024 DOCUMENT PDF |
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