[Avril 2025] L’année 2025 s’est ouverte dans un contexte national et international instable. La majorité des Français apparait pessimiste sur l’avenir et exprime un sentiment de vulnérabilité croissant. Le Baromètre Assurances de BPCE L’Observatoire met en lumière des choix sécurisés et pragmatiques des Français, avec une approche mesurée face à l’avenir, dans une société en quête de stabilité.
L’année 2025 s’est ouverte dans un contexte national et international instable. En France, la situation économique et les débats sur l’avenir des retraites ont ravivé des tensions politiques déjà vives depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024. Sur le plan international, la redéfinition des repères classiquement admis depuis plusieurs décennies, chamboulent les rapports de force et les représentations qui gagnent les opinions. Après la parenthèse olympique, cette année 2025 sera-t-elle l’occasion pour les Français de réinterpréter leurs idéaux de vie et leurs opinions ?
L’envie de changement marque un léger recul (81 %, -4 points). Cette évolution masque des disparités : si 52 % des Français souhaitent changer « peu de choses dans leur vie » (+4 points), 20 % d’entre eux veulent un changement profond (-8 points), dénotant ainsi une opinion probablement plus nuancée, comme le souligne la hausse de 5 points des Français ne souhaitant rien changer à leur vie (15 %). Cette envie de changement est plus marquée chez les 35-39 ans et les cadres (89 %), les habitants de l’agglomération parisienne (86 %) et les diplômés de l’enseignement supérieur (87 %).
81 % des Français expriment une envie de changement (en recul de 4 points)
L’ordonnancement de ces changements souhaités est stable : la volonté de consacrer plus de temps aux loisirs est en tête (41 %), bien qu’en forte baisse (-9 points). L’ensemble des autres indicateurs affiche une certaine stabilité (+/- 3 points). Par ailleurs, dans un monde qui va vite, plus d’un tiers des Français (32 %) souhaite encore ralentir son rythme de vie et prendre plus de temps. Le lieu de vie reste également un aspect clé des changements souhaités : 36 % des Français souhaitent changer de logement (-1 point), tandis que la volonté d’un déménagement dans une autre ville ou un autre pays progresse (respectivement 27 %, +3 points et 12 %, +2 points).
Malgré ces aspirations liées au lieu de vie, concrétiser un projet de déménagement reste complexe : moins de 40 % des Français expriment l’envie concrète de déménager dans les trois prochaines années, une légère baisse qui s’explique par un recul des déménagements d’ampleur : ceux consistant à changer de ville ou de région (-3 points) voire de pays (-3 points). Conséquence logique, parmi les Français qui veulent déménager, la probabilité de passage à l’acte a nettement progressé (81 %, +13 points).
En 2025, les Français continuent d’accorder en priorité leur confiance aux mutuelles et aux complémentaires de santé, en dépit d’un recul de 10 points par rapport à l’année dernière. La confiance accordée à la puissance publique se stabilise après la baisse tendancielle des dernières éditions : un Français sur deux estime qu’il constitue la protection la plus efficace face aux problèmes de santé. Cette donnée se confirme lorsqu’il s’agit d’identifier sur qui compter en cas de problèmes de santé : 50 % estiment devoir surtout compter sur eux-mêmes (-7 points depuis 2024), tandis que 43 % déclarent pouvoir compter sur l’État et ses services (+7 points), soulignant une opposition majeure entre les catégories modestes (34 % font confiance à l’État) et supérieures (53 %). Le contraste entre l’individuel et la puissance publique reste un point de vigilance dans la mesure où la santé demeure un sujet d’inquiétude pour 56 % des Français.
Les dynamiques d’épargne sont placées sous le signe de la prudence. En effet, un Français sur deux privilégie la sûreté et la protection (+9 points, en nette hausse depuis 2024) à la rentabilité (28 %, – 6 points). Le montant alloué à l’épargne reste globalement stable : si la moitié des Français prévoit d’épargner ni plus ni moins qu’avant, un quart envisage d’augmenter son effort d’épargne.
Concernant les motivations d’épargne, 39 % des Français conservent cette épargne pour les temps difficiles, témoignant d’un net écart par rapport aux autres destinations d’usage, des vacances et loisirs (13 %) au placement dans une assurance vie (4 %).
L’avenir des retraites est un sujet d’inquiétude pour 78 % des Français, en particulier pour les femmes (84 % contre 72 % des hommes), pour les plus de 35 ans et les catégories moins favorisées (83 %). En ce qui concerne le financement du système des retraites, 53 % des Français se prononcent en faveur d’un modèle « par capitalisation », couplé ou non avec un système par répartition. À noter qu’un tiers des Français préfère ne pas s’exprimer à ce sujet. Outre le système de financement des retraites, l’épargne retraite connait une progression notable dans les esprits : 56 % des actifs déclarent mettre de l’argent de côté pour leur propre retraite (+ 8 points par rapport à l’année dernière), une tendance qui est logiquement plus marquée parmi les catégories socioprofessionnelles aisées (69 %) et les habitants des grandes agglomérations. La capacité à vivre correctement (40 % des actifs) et l’indépendance financière (32 %) demeurent les deux premiers facteurs incitant à épargner davantage sur la retraite.
78 % se disent inquiets pour l’avenir des retraites
En ce début d’année 2025, l’appréhension face aux aléas de la vie se reflète également dans la perception des enjeux sociétaux : 53 % des Français s’inquiètent du coût de la vie et de l’inflation et près de la moitié exprime des craintes liées à l’insécurité et aux violences. Par ailleurs, l’instabilité politique et sociale du pays, l’accès aux soins, les tensions géopolitiques et le changement climatique préoccupent plus d’un tiers de la population. Le sentiment général de protection est partagé : 49 % des Français se sentent mal protégés, contre 46 % s’estimant au contraire bien protégés, avec des contrastes selon les régions (Nord vs Centre-Sud) et un écart notable de 10 points entre les personnes se sentant « très bien protégées » (3 %) et « très mal protégées » (13 %). De nature très variée, les principaux facteurs de vulnérabilités concernent la situation économique et sociale du pays (62 %), le contexte international (59 %) et la situation individuelle, en premier lieu la santé physique (51 %).
Le constat est sans appel : seuls 12 % des Français perçoivent l’avenir comme une source d’espoir, tandis qu’il apparaît comme porteur de « craintes » pour 84 % des Français. En résonance, 47 % des personnes interrogées considèrent que leur situation personnelle restera globalement la même à long terme, tandis que plus d’un tiers envisagent une détérioration. Plus de sept Français sur dix considèrent que la prévoyance est un enjeu important, une importance encore plus marquée pour la dépendance (77 %), à savoir la perte d’autonomie qui représente même un enjeu prioritaire aux yeux de 47 % des Français.
Pour se protéger face aux risques de la vie, 48 % des Français préconisent des solutions individuelles. En particulier, lorsqu’il s’agit de leur relation aux assurances, 76 % considèrent que la mission prioritaire d’un assureur est d’indemniser en cas de sinistre. La rapidité et l’efficacité d’indemnisation représente d’ailleurs l’attente prioritaire de 49 % des Français. Au-delà de l’indemnisation, 43 % des Français attendent également des assurances qu’ils accompagnent leurs clients dans la prévention et la gestion des risques.
49 % attendent rapidité et efficacité d’indemnisation de la part d’un assureur