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Le coup de pouce des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sur la consommation estivale en France

[Septembre 2024] Le Baromètre Digital & Payments de BPCE L’Observatoire a analysé la consommation en France pendant les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques de Paris 2024, à partir des données anonymisées des 20 millions de cartes émises par les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne et des paiements réalisés chez 400 000 clients commerçants du Groupe BPCE.

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La « parenthèse enchantée » des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a apporté un regain de dynamisme bienvenu à la consommation en France. Les retombées des Jeux ont certes été localisées, tant sur le plan géographique que sectoriel, mais sont néanmoins sensibles. Le tourisme étranger a lui aussi été boosté. Une pincée d’optimisme dans un contexte général de la consommation plus contraint pour les Français.

Des sorties en Ile-de-France boostées par l’effervescence des Jeux

C’est en Ile-de-France, qui concentrait la majorité des épreuves, que l’on relève l’effet le plus direct des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. L’effervescence liée aux Jeux s’y est traduite par des hausses de dépenses des consommateurs français dans plusieurs secteurs liés aux sorties et à la convivialité :

  • Les activités touristiques et culturelles : + 58 % pendant les deux semaines des Jeux Olympiques et + 30 % pendant les Jeux Paralympiques (comparées aux mêmes périodes en 2023) ;
  • La restauration rapide : + 9 % pendant les Jeux Olympiques et + 12 % pendant les Jeux Paralympiques ;
  • Les boulangeries : + 14 % pendant les Jeux Olympiques et + 16 % pendant les Jeux Paralympiques ;
  • Les bars : + 6 % pendant les Jeux Olympiques et + 4 % pendant les JP ;
  • Les restaurants : + 4 % pendant les Jeux Olympiques et + 5 % pendant les Jeux Paralympiques.

Malgré des contraintes d’organisation et de sécurité qui ont pu affecter ponctuellement certains commerçants, les Jeux Olympiques ont cependant incité les Français à sortir et à dépenser davantage, à proximité des sites olympiques. Ce constat s’est confirmé par la hausse à la fois des montants moyens dépensés par carte bancaire et du nombre de cartes actives (les cartes pour lesquelles on enregistre au moins une transaction, dans un secteur donné).

Un chassé-croisé géant entre Franciliens et provinciaux

Pendant les Jeux Olympiques, + 64 % de Franciliens ont quitté l’Ile de France pour les autres régions françaises, comparé à l’été précédent à la même période. Leurs destinations refuges : en priorité le Grand-Ouest, le Sud-Est et le Sud-Ouest. En revanche, il n’y a pas eu d’exode de plus grande ampleur à l’étranger : le nombre de cartes bancaires françaises qui enregistrent une transaction hors du pays pendant les Jeux Olympiques est resté stable (-1 %).

La tendance à quitter l’Ile-de-France est néanmoins restée relativement élitiste : pendant les Jeux Olympiques, par exemple, elle n’a concerné que + 57 % d’employés et d’ouvriers, alors qu’elle s’est appliquée à + 118 % de cadres. Simultanément, on a observé des flux inverses, depuis les régions vers Paris : + 28 % de provinciaux ont visité la capitale pendant la période des Jeux Olympiques, et à nouveau + 28 % pendant les Jeux Paralympiques.

Les régions dont la représentation a augmenté durant ces Jeux (sur la base des porteurs de cartes) :

1 – La Corse : + 91 % pendant les Jeux Olympiques et + 94 % pendant les Jeux Paralympiques
2 – Le Grand-Est : + 43 % pendant les Jeux Olympiques et + 46 % pendant les Jeux Paralympiques
3 – L’Outre-Mer : + 40 % pendant les Jeux Olympiques et + 51 % pendant les Jeux Paralympiques

Des Jeux qui ont attisé la flamme du tourisme étranger

« Plus nombreux, plus lointains, plus hédonistes » : ainsi pourrait-on résumer la devise olympique des touristes étrangers visitant la France à l’occasion des Jeux. Assurément, l’attractivité des Jeux aura été un rayon de soleil bienvenu, au milieu d’une météo de la consommation estivale plus mitigée.

Les Jeux ont aimanté les touristes en nombre record : par rapport à un été 2023 déjà exceptionnel, la fréquentation des touristes étrangers dans les 13 départements hôtes des épreuves olympiques a bondi de + 31 % la première semaine des Jeux Olympiques et de + 34 % la seconde. Le phénomène s’est reproduit à l’occasion des Jeux Paralympiques, bien que de manière atténuée, avec une fréquentation en hausse de 10 %. Parmi les nationalités les plus représentées pendant les Jeux Olympiques, le top cinq est resté inchangé : Américains, Belges, Britanniques, Allemands et Néerlandais (remplacés par les Italiens pendant les Jeux Paralympiques).

En revanche, on relève les percées impressionnantes de certaines nouvelles provenances : par exemple, la Turquie (+ 44 % pendant les Jeux Olympiques ; + 45 % pendant les Jeux Paralympiques), la Colombie (+40 % pour les Jeux Olympiques ; + 33 % pour les Jeux Paralympiques) ou le Kazakhstan (+ 31 % pendant
les Jeux Olympiques ; + 43 % pendant les Jeux Paralympiques). Pour ces visiteurs lointains, les Jeux auront eu l’effet d’une gigantesque campagne de promotion de la destination France.

Même si les supporteurs étrangers se sont montrés, en moyenne, un peu moins dépensiers que les touristes habituels, leur afflux a largement profité aux secteurs liés aux sorties. On note ainsi, pendant les deux semaines d’épreuves des Jeux Olympiques, des pics des dépenses de + 40 % dans les restaurants ou + 52 %
dans les bars. Le phénomène s’est répété pendant les Jeux Paralympiques, bien que dans des proportions plus modestes : + 10 % dans les restaurants, + 26 % dans les bars. En revanche, pendant les Jeux, les profils de consommation sont restés aussi hétérogènes qu’à l’accoutumée : par exemple, quand la note moyenne de restaurant d’un touriste du Golfe a dépassé 110 euros, celle d’un touriste allemand, belge, italien ou espagnol est restée plus modeste, autour de 35 euros.

Des effets plus ponctuels sur d’autres secteurs de la consommation française

Il faut également noter les belles ventes d’équipements électroménagers pendant la période des soldes : dans ce secteur, les dépenses ont crû de 9 % dans le mois précédant l’ouverture des Jeux, avec un panier moyen en hausse de 35 euros, pour s’établir à 178 euros. Les supporters se sont donc assurés d’avoir un équipement pour suivre les exploits des athlètes.

Il convient enfin de souligner la belle performance du secteur des jeux d’argent, en hausse de + 21 % entre l’été 2023 et l’été 2024, dans un contexte propice aux paris sportifs, avec non seulement les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques, mais aussi l’Euro de football.