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épargne

Jamais les Français n’ont laissé autant d’argent sur leurs comptes courants

Depuis 5 ans, les dépôts à vue captent la majorité des flux d’épargne pour atteindre un montant record de 415 milliards d’euros selon une étude publiée par la direction Etudes & Prospective de BPCE.

Un montant jamais vu depuis 25 ans et sans doute le principal enseignement du "Rendez-vous trimestriel BPCE – L’épargne" organisé mi-décembre par les équipes Etudes & Prospective de BPCE intitulé "l’épargne des Français à l’heure d’une perte de confiance et du ralentissement économique"

Maîtrise et prudence

Fait marquant donc : la somme laissée par les Français sur leurs comptes courants n’a jamais été aussi importante. Elle atteint 415 milliards d’euros au troisième trimestre 2018. Une somme qui a bondi de 50 % en 5 ans.

Comment expliquer ce phénomène ? Deux éléments de réponse selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques à BPCE. D’abord, “une forte préoccupation à vouloir maitriser son budget et garder des sommes immédiatement disponibles” pour faire face aux imprévus et prévenir les risques de découvert. Ensuite, "un comportement assez général d’inertie, voire de paresse" face aux taux de rémunération jugés peu avantageux des livrets d’épargne comme le Livret A ou le Livret Développement Durable et Solidaire. Et ce, malgré les effets négatifs de l’inflation. Le phénomène ne va d’ailleurs pas s’inverser dans l’immédiat prévient Alain Tourdjman : “Nous sommes dans une perspective de ralentissement progressif, plutôt que de renversement total de tendance. En outre, le seuil de déclenchement à partir duquel les épargnants pourraient commencer à transférer leur épargne semble se situer entre 2 et 3 %. Nous en sommes loin”.

Une montée du taux d’épargne en 2019 mais l’aversion au risque reste prégnante

Face à cette tendance, une question : quelles prévisions pour l’épargne et les autres placements financiers ? “Pour 2018, le taux d’épargne des ménages français est à la hausse (14,5 % en 2018 contre 14,2 % en 2017) mais paradoxalement, nous assistons à une baisse des placements financiers… ”, indique quant à lui Eric Buffandeau, directeur adjoint des études économiques. Si l’épargne-logement recule, les placements monétaires et liquides se portent bien et l’assurance-vie résiste (18 milliards de collecte cumulée à fin septembre 2018) avec une collecte à nouveau positive pour les fonds en euros et à son plus haut niveau depuis 2010 pour les unités de compte. En revanche, ajoute Eric Buffandeau, “la hausse du taux d’épargne, à plus de 15 %, devrait être parallèle à celle des placements financiers en 2019 sous l’effet des gains de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le recul de l’inflation”.

Autre élément : une aversion au risque présente parmi toutes les catégories de Français (avant 40 ans, de 40 à 60 ans et 60 ans et plus). Opérations jugées plus compliquées, expertise particulière, fonctionnement des marchés et pratiques des opérateurs : les freins perçus sont nombreux. Sans oublier les éléments d’incertitude qui pèsent encore sur les arbitrages des Français : ralentissement économique, tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, Brexit, budget italien, impact psychologique de l’impôt à la source… L’enjeu  “va être de réconcilier les patrimoines moyens et moyens supérieurs avec des placements un peu plus risqués, notamment en actions, pour diversifier les patrimoines et préparer l’avenir”, résume en conclusion Alain Tourdjman.

  • Etudes économiques
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