Mondial de handball : la France en quarts de finale pour les débuts de son coach

Des conditions difficiles 
Il y a des commencements plus évidents. Guillaume Gille a entamé sa carrière d’entraîneur de l’Équipe de France lors de ce Mondial 2021 en Égypte (du 13 au 31 janvier) alors que la pandémie de la Covid-19 l’a empêché d’œuvrer auprès de son équipe depuis près d’un an. Il s’est en effet déroulé 343 jours exactement entre sa nomination le 28 janvier 2020, en remplacement de Didier Dinart, et le premier match de préparation contre la Serbie le 5 janvier dernier. Une préparation par ailleurs peu aisée en raison de ce manque de rassemblements mais aussi des blessures de joueurs, notamment celles de Nikola Karabatic, et enfin pour couronner le tout, un Final Four de la ligue des Champions qui s’est disputé juste avant ce Mondial. Autant d’éléments qui pourraient expliquer les difficultés éprouvées par l’équipe de France en ce début d’année. Les Bleus ont alterné les bons matchs, à l’image des victoires sur la Norvège, l’Autriche et le Portugal, et les matchs moyens comme ceux contre l’Algérie ou la Suisse. Finalement, les voilà donc en quarts de finale. Et ce match face à la Hongrie sera très important pour la construction d’une équipe pour les échéances à venir. Car sans match depuis des mois, Guillaume Gille n’a pas d’autres choix que de travailler en pleine compétition et n’hésite pas à faire tourner son effectif.

Un coach dans l’échange
Il avait anticipé l’axe de la communication en faisant, depuis sa prise de fonction, des entretiens individuels et une grande tournée des clubs. C’est en effet un coach qui est beaucoup dans l’échange. Il a ainsi instauré en équipe de France une forme de démocratie participative. Il associe énormément les joueurs dans le processus d’élaboration des schémas de jeu, des tactiques. Cela part du principe que les joueurs intègreront et réaliseront un schéma de jeu d’autant plus facilement qu’ils auront participé à sa conception.

Il a ainsi nommé un groupe de huit joueurs qui travaille sur les matchs. Il invite les joueurs à débriefer ou envisager les matchs durant les trajets qui les mènent à la salle. C’est un entraîneur dit « cérébral » qui a forcément appris auprès des grands entraîneurs qu’il a rencontrés dans sa carrière, on pense bien sûr à Daniel Costantini et Claude Onesta. Il peut profiter du soutien du nouveau président de la Fédération, Philippe Bana, qui n’est pas étranger à sa nomination à ce poste (lorsque la décision a été prise, il était alors DTN). Or, pour un sélectionneur qui entame son exercice, c’est important de sentir le soutien de l’institution. Guillaume Gille, 44 ans, a l’énorme avantage de compter 308 sélections en Équipe de France. Il connaît tout d’un groupe, de son fonctionnement et a su marquer l’équipe de France de son empreinte, notamment au vu de l’état d’esprit qu’elle montre sur le terrain dans les moments difficiles. Par ailleurs, le joueur de caractère ressort chez le néo coach sur le banc. Il n’a rien de neutre. Et il faudra du caractère à la fois au coach et à l’équipe pour traverser les épreuves qui s’annoncent : ces phases finales du Mondial puis le Tournoi de Qualification Olympique les 12 et 14 mars prochain à Montpellier…

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Crédit photo : S.Pillaud / FFHandball