Julia Tolofua, judoka : "On gagne et on perd ensemble"
Julia Tolofua, soutenue par la Caisse d'Epargne Loire-Centre, a remporté sa première médaille mondiale en Ouzbékistan dans une Equipe de France où la solidarité est une valeur de base.
Elle n’avait pas encore eu le temps d’aller fêter sa médaille, "mais on va se rattraper" assure la jeune médaillée de bronze, "c’est bon à prendre, dit-elle, surtout dans la perspective des prochains Jeux …à Paris." Une médaille de bronze en plus de 78 kilos acquise au Golden score aux dépens de l’Israélienne Raz Herschko. Julia avait perdu sa demi-finale face à sa copine Romane Dicko qui ira ensuite conquérir la médaille d’or. "Ce sont des matchs difficiles à appréhender, explique Julia. Car on se connait tellement, on tire ensemble à l’entraînement… donc il faut trouver la petite faille pour passer devant. En dehors du tapis on s’apprécie mais sur le tatami, c’est tout pour la gagne. Mais dans le respect. C’est une des valeurs de base du judo". Après le combat, elles redeviennent amies ce qui du reste constitue la force de cette Equipe de France. Et Julia ne manque jamais à l’appel pour aller encourager ses camarades de l’Equipe de France comme elle l’a fait toute la semaine des Championnats du monde. "On perd et on gagne ensemble, assure-t-elle. On doit être là pour ceux et celles qui en ont besoin… Dans les bons et les mauvais moments… Cette amitié, cette solidarité entre nous sont fondamentales et très importantes pour moi".
Si bien qu’elle est extrêmement appréciée de ses partenaires. On l’a vu quand Amandine Buchard, soutenue par Seeyond (affilié de Natixis Investment Managers), est venue la prendre dans ses bras après sa médaille. "Amandine est une grande amie, explique Julia ; l’an passé à Tokyo quand elle a gagné sa demi-finale ce qui lui assurait une médaille olympique, je me trouvais à un enterrement de vie de jeune fille. Et je me suis mise à fondre en larmes tant j’étais heureuse pour elle. Je pleurais tellement que mes amies pensaient qu’il m’était arrivé un drame". Julia est une sentimentale. Il lui faut aussi lutter contre sa nature pour combattre sur le tatami.
Elle a découvert le judo en Corse à Calvi lorsqu’elle avait 5 ans. "C’était la seule discipline ouverte aux jeunes filles alors mes parents m’ont inscrite." Julia est ainsi issue d’une famille très sportive puisque ses cousins sont Christopher et Selevasio Tolofua, internationaux de rugby.
"J’ai pratiqué aussi du handball, poursuit-elle, j’adorais ça, on avait une prof extraordinaire, on faisait des déplacements dans toute la Corse, c’était génial." Mais elle montre de grandes dispositions aussi au judo qui l’envoient au Creps à Ajaccio puis au pôle France à Marseille avant de rejoindre l’Insep et ainsi l’Equipe de France où elle est donc en concurrence avec Romane Dicko la championne du monde. "Je sais qu’il y a des domaines dans lesquels je dois encore progresser, convient Julia, mais je vais travailler et tout faire pour me qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. C’est l’objectif de ma carrière." Qu’elle mène en parallèle de ses études. "J’ai d’abord obtenu une licence de Staps et maintenant j’ai entamé des études de kiné que j’adore. Je n’aime pas ne rien faire" sourit-elle. "Et puis on doit se préparer un avenir…" Le sien s’annonce intense et riche d’émotions.
Crédit photo : Didier Depoorter