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Alex Fava, escrimeur "Je suis celui qui ne lâche rien"

Alex Fava est membre de l’Equipe de France d’épée et collaborateur de la BRED Banque Populaire. Il nous raconte son parcours et son rêve de Paris 2024.

Champion du monde par équipes, il a réussi à concilier études, carrière de haut niveau et désormais son travail au sein de l’équipe communication de la banque qui l’a parfaitement intégré.

Comment êtes-vous venu à l’escrime ?
J’ai commencé l’escrime en CE1 pour suivre mon meilleur copain qui pratiquait ce sport. Lui a arrêté un peu plus tard et moi j’ai continué….  Car c’était une discipline qui permettait de se défouler à l’intérieur d’un cadre. On pouvait s’éclater tout en étant dans le respect de l’adversaire, du maitre d’armes. C’est d’ailleurs lui, Yves Barthelemy à Montpellier, qui m’a fait aimer ce sport. Son enseignement était ludique et pas du tout militaire comme certains maitres d’armes de l’époque. Grâce à lui, j’avais plaisir à venir à l’entraînement. Et si on prend plaisir à se rendre à l’entraînement, c’est gagné ! Après chaque belle compétition, je lui envoie toujours un message. Cet apprentissage a forgé des souvenirs très ancrés en moi et qui remontent à loin dans mon existence.

Puis vos résultats vous amènent à quitter ce club de Montpellier…
A 16 ans, je pars en effet en pôle épée au CREPS de Reims. On nous fait vite comprendre que la suite consiste à viser l’Insep et l’Équipe de France. J’y suis parvenu au bout de cinq années… sachant que par an, au mieux, un seul d’entre nous était sélectionné pour intégrer l’Insep. 

L’épée en France est certainement l’une des disciplines les plus concurrentielles….
Je suis arrivé à l’Insep, dans le vestiaire il n’y avait que des tireurs que j’admirais depuis gamin, des Robeiri, Grumier, Boisse, Obry… que des champions olympiques… Que des grands noms. Aussi quand on représente l’Équipe de France d’épée, on va en compétition pour remporter la médaille d’or. C’était un rêve d’être là au milieu de ceux que j’admirais et d’avoir la chance de m’entraîner avec eux.

Et tout au long de ce parcours, vous avez poursuivi vos études… ?
Oui, j’ai passé mon bac à Reims et j’ai enchainé sur une licence de droit. C’était la condition fixée par mes parents, je pouvais continuer la compétition de haut niveau mais il fallait assurer au niveau des études. J’ai toujours eu ça à l’esprit. L’escrime, ce n’est pas le foot ! … J’avais les mêmes obligations que les étudiants de ma promo. Arrivé à l’Insep, je me suis posé la question, est-ce que je poursuis en masters ou bien je joue la carte sportive à fond. Je me suis inscrit dans une formation de journalisme, sport & communication, en lien avec le CFJ, avec des cours aménagés. Puis ensuite, j’ai passé le concours aménagé de l’ESCP pour les sportifs de haut niveau. Car, en tant que sportif, on prend du retard sur notre carrière professionnelle. J’ai eu ce concours, j’ai fait un emprunt étudiant… Et j’ai eu le même rythme que les autres étudiants. Le but était de viser une reconversion solide. Master 1 et master 2 et l’année de césure, j’ai trouvé un stage aménagé. J’ai été diplômé de l’ESCP en décembre 2016. Après j’ai tellement œuvré pour être diplômé que j’ai tout de suite cherché une convention d’insertion professionnelle. Je voulais commencer à évoluer professionnellement, avoir un pied dans l’entreprise. Mais ce n’était pas facile, surtout à l’époque. 

Comment avez-vous intégré une entreprise tout en menant votre carrière sportive ?
Dans un forum à l’Insep, j’ai rencontré un ancien sportif qui travaillait à la BRED Banque Populaire, j’ai passé des entretiens et j’ai été le premier sportif à la BRED avec ce type de contrat… C’est une chance de mener de front cela avec une équipe bienveillante, avec des managers qui s’adaptent à mes contraintes. J’avais très à cœur d’être un collaborateur à part entière, je me suis donc très investi pour m’intégrer dans l’entreprise. Et parallèlement mes résultats sportifs ont progressé. Car avant j’étais stressé par mon avenir… Là, cela m’a apporté un équilibre extra sportif qui a bénéficié à ma carrière. La première année où j’ai travaillé à la BRED, j’ai eu mes meilleurs résultats sportifs. Des Top 16 mondiaux, vice-champion d’Europe par équipes en 2017/18. C’était vraiment lié…

Comment vous organisez-vous ?
Nos adversaires à l’étranger sont des professionnels à part entière, notamment dans les pays de l’Est ou asiatiques… Aussi une fois que j’étais parvenu à être productif sur le plan professionnel, l’idée était de dégager du temps pour l’entrainement et une fois encore, cela s’est fait en bonne intelligence avec mes managers. Aujourd’hui je travaille entre 15 et 20h par semaine pour l’entreprise répartis en 2 jours de présence plus 2 jours de télétravail.

Et comment cela va se passer avec la préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ? 
J’ai demandé à être détaché à 100 % pour préparer les Jeux. Je sais que mon entreprise est derrière moi… Et cela est extrêmement précieux. J’ai un super appui de mon équipe et de l’entreprise…D’autant qu’ils sont partenaires des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Vos collègues suivent vos résultats ?
Oui c’est assez cool. J’ai des messages durant les compétitions…Quand je reviens, que je gagne ou que je perde toujours un mot sympa…

Vos compétences sportives vous servent-elles dans votre travail à la BRED ?
Oui et l’inverse aussi. Quand on est sportif et collaborateur d’une entreprise, les deux mondes s’apportent l’un l’autre. L’engagement, le sens de l’effort, le travail d’équipe, la gestion de la pression…toutes ces valeurs issues du sport m’aident dans mon travail. Et inversement l’entreprise m’a appris à avoir une approche plus professionnelle de mon sport. Comme maximiser ma productivité à l’entrainement mais aussi en termes de rigueur, être toujours à l’heure, remplir mes conditions administratives…

Si vous deviez retenir une valeur qui vous est chère dans le sport ?
Le dépassement de soi. C’est là où je me retrouve, repousser les limites et tout ça dans le cadre et les règles qui nous sont définies. 

Votre souvenir sportif marquant ?
Ma victoire aux championnats du monde par équipes au Caire.

Votre champion culte, inspirant…
J’admire des Bolt, Phelps, Nadal mais je ne fais pas partie de leur monde. Donc ils ne m’inspirent pas. 
Je me retrouve plus avec des partenaires qui bossent beaucoup qui vont aller le plus loin possible avec leurs moyens et leur potentiel de base…

Qu’est-ce qui vous plait dans votre discipline et pourquoi est-elle singulière ? 
C’est un sport qui est très complet, qui nécessite plusieurs dimensions pour être performant, la technique, le physique (explosivité, endurance...) mais aussi la tactique… Il faut mettre en place des plans de jeu pour piéger l’adversaire comme dans une partie d’échecs. Et puis on joue notre vie sur une compétition comme les Jeux Olympiques… Représenter l’Équipe de France c’est beaucoup de pression. D’ailleurs certains sportifs, très forts sur plusieurs aspects de la discipline, n’ont pas percé en raison d’un manque dans cette dernière dimension. Et puis, visuellement, c’est magnifique l’escrime !

La chose à laquelle vous pensez quand vous êtes dans le doute ?
Je suis très souvent dans le doute, la remise en question, le doute est permanent dans le sport de haut niveau. Je me mets des petits objectifs au quotidien, travailler sur ce qui ne va pas pour avancer…

Votre point fort ?
C’est l’abnégation, je n’ai jamais été le meilleur, le plus grand, le plus physique mais je suis celui qui ne lâche rien.  Champion du monde à 33 ans, cela témoigne de ça…

Comment vous imaginez-vous dans vingt ans ?
J’espère transmettre mais je ne sais pas comment. 

Qu’est-ce que représentent les Jeux Olympiques de Paris 2024 dans votre carrière ?
Mon plus bel objectif. C’est un rêve les Jeux Olympiques en général et alors quand on a la chance de les avoir dans son pays et d’être dans une période où c’est possible... Donc très précieux… Le but c’est d’avancer et de rester concentré pour y arriver… 
 

@Aurélien Le Bourhis

Alex FAVA en images

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