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Oriane Bertone, Escalade

Oriane Bertone, escalade : « J’aime chaque jour repousser mes limites »

Dans cette interview, Oriane Bertone, soutenue par CEGC, nous parle de sa passion et nous dévoile sa personnalité. Elle s’est, depuis, imposée au tournoi européen de qualification olympique et de décrocher son ticket pour Paris 2024 sur l'épreuve combiné bloc et difficulté (en attente de validation officielle par le CNOSF).

Comment êtes-vous venue à l’escalade ?  

Complètement par hasard. J’étais avec mon petit frère Max et ma sœur Margot dans un centre aéré et, un mercredi après-midi, on nous a emmenés faire de l’escalade : j’ai tout de suite accroché. Mon père a vu que cela nous plaisait et nous avons continué tous ensemble.  

Vos parents étaient-ils sportifs ?  

Mon père est professeur d’EPS à l’Université de la Réunion. Il a été dans sa jeunesse en équipe nationale d’Italie de judo. C’est lors d’un stage de judo à Saint-Etienne qu’il a rencontré ma mère qui est professeure des écoles. Ils se sont mariés et ensuite, ils sont partis en poste à la Réunion.  

C’est un beau terrain de jeu pour l’escalade ? 

Oui, c’est une île volcanique avec des roches de basalte, il y avait beaucoup de spots d’escalade mais pas beaucoup de salles à l’époque. Aujourd’hui, c’est différent… J’ai donc commencé à grimper en extérieur vers mes huit ans. Cela a été assez naturel, j’ai arrêté les autres sports que je pratiquais - la lutte, la natation, l’équitation, le judo. L’escalade a pris le dessus, et je n’ai plus rien fait d’autre. 

D’autant que vous avez vite obtenu des résultats… 

Oui, j’ai été championne du monde minimes « en bloc » et « en difficulté ». Même si c’était en compétition, je grimpais pour le kiff. Je grimpais dans le club du « 7alouest », un petit club familial auquel je suis très attachée. À plusieurs reprises, on m’a proposé d’intégrer un autre club, mais j’ai toujours refusé. J’y suis depuis toute petite, je n’en ai jamais changé, j’y tiens… Mon premier coach, François Baux, a été très important dans mon parcours, c’est lui qui m’a fait aimer ce sport !  

C’est devenu une passion dévorante, à tel point que vous avez fait l’école à la maison… 

En effet, à partir de la 5e, j’ai suivi les cours du CNED jusqu’à la terminale. Cela me permettait de pratiquer l’escalade et de placer les cours quand je voulais. Car pour faire de l’escalade à haut niveau, il faut énormément bouger pour se confronter à beaucoup de variétés de parcours afin de pouvoir, en compétition, affronter tout ce qu’on nous propose. C’est comme ça que, dès 9 ans, je me suis retrouvée à grimper en Afrique du Sud…  

Vous avez donc grandi en voyageant… 

Oui, et le voyage a façonné ma personnalité. Je suis très extravertie. À 18 ans, j’ai déjà voyagé dans plus de 20 pays, c’était extraordinaire et ça a changé ma vie et ce que je suis.  

Votre sœur et votre frère ont également pratiqué l’escalade ? 

Ma sœur en a fait jusqu’à ses 14 ans et a ensuite privilégié les études. Mon frère Max qui a 16 ans en fait toujours et il a un très gros potentiel, il est champion du monde et champion d’Europe de sa catégorie, il a un bel avenir ! 

Vous n’avez donc pas passé votre BAC ? 

Non, pour mes parents qui sont tous les deux professeurs, l’éducation est très importante. Alors, on a pris la décision de suivre les cours du CNED à la condition que je reprenne les études ensuite, mon père me l’a fait promettre et c’est ce que je ferai après les Jeux Olympiques de Paris 2024. Parce que de toute façon, l’escalade ce n’est pas pour la vie…  

Avoir un vécu de sportive de haut niveau vous aidera beaucoup ensuite… 

Oui, mon père nous a enseigné l’importance de faire les choses jusqu’au bout. Le travail paye, si tu t’investis, tu réussis. Plus tard, cet investissement me servira dans d’autres domaines. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre discipline ? Pourquoi vous être lancée dans cette voie ? 

J’aime le haut niveau, j’adore me dépasser, chercher à aller encore plus loin. En fait, cela aurait pu être n’importe quel sport, j’aime chaque jour repousser mes limites… Ensuite, j’aime beaucoup la discipline du bloc, il faut être très dynamique et intuitive, cela me plaît beaucoup. 

Comment fonctionnez-vous pour vos entrainements ?  

J’habite à Paris où je m’entraîne avec mon coach Nicolas Januel. En escalade, ça fonctionne un peu comme au tennis, on a des entraîneurs personnels avec qui l’on passe une grande partie de notre temps. On a par ailleurs des stages avec l’équipe de France. 

Comment s’organise votre calendrier ?  

À l’entraînement, on part sur des cycles de trois semaines où l’on travaille différents secteurs. Par exemple, on peut s’engager sur un style de grimpe particulier où l’on travaille particulièrement sur les doigts… On s’entraîne entre 5 et 8 heures par jour. Ça varie en fonction des cycles. 

Et comment faites-vous pour votre alimentation ?  

Je n’ai pas de nutritionniste, c’est mon père qui est très calé dans ce domaine qui me conseille. Ensuite pour les repas, c’est moi qui gère, je considère que ça fait partie de l’entraînement… Et surtout, j’adore cuisiner, un vrai kiff… Je ne manque jamais une saison de Top Chef ! 

Quel est votre point fort ? 

J’ai un style de grimpe très dynamique et intuitif. Je saute sur l’occasion. 

Que faites-vous lorsque vous êtes dans le doute ? 

Je prends sur moi. On est constamment poussé à réfléchir. Parfois, ça marche et on ne comprend pas pourquoi et même chose quand ça ne fonctionne pas. En fait, on est tout le temps dans le doute… Je vis avec !  

S’il fallait faire ressortir une valeur de votre sport ? 

L’escalade est une grande famille. Le grimpeur affronte d’abord le bloc, ce n’est pas comme les sports de combat que j’ai pratiqués, chez nous la rivalité est limitée…  

Comment vous imaginez-vous dans vingt ans ? 

Riche ! (Elle éclate de rire). Non, je ne sais pas, je continuerai à grimper je pense… 

Qu’est-ce que représente Paris 2024 dans votre carrière ? 

Les Jeux à la maison, c’est la famille, tout le monde sera là, tu es chez toi. Ça reste néanmoins compliqué à imaginer, mais ce sera un honneur si je peux y participer. 

Comment se prépare-t-on aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Est-ce réellement un évènement particulier par rapport aux autres compétitions ? 

On fait beaucoup de sacrifices, nous, les athlètes de haut niveau. Mais au fond, tout le monde dans sa vie doit faire des choix et donc des sacrifices. En tant que parents avec ses enfants, dans son travail quel qu’il soit, dans tous les domaines. Moi je vais tout donner, tout mettre en œuvre pour participer et pour remporter une médaille. Et si je n’y parviens pas, c’est que les autres étaient meilleurs.  

En quoi est-ce important d’avoir un partenaire comme la Compagnie Européenne de Garanties et Cautions qui vous soutient ? 

L’escalade est un sport qui nécessite beaucoup de voyages, surtout à très haut niveau afin de se confronter à des modes d’ouverture de voies différentes, comme les Japonaises, très dynamiques ou les Allemandes plus physiques. De sorte qu’en compétition, si l’on tombe sur ces modèles de voies, on ne se fait pas surprendre. En termes de budget, c’est énorme. Donc l’apport financier est très important… Ensuite, moi, ça me touche qu’on me soutienne, ça veut dire qu’on n’est pas seul, on sait que notre partenaire est là et sera là pour nous… 

Retrouvez l’interview de Paul Jenft, grimpeur en pleine ascension également soutenu par la Compagnie Européenne de Garanties et Cautions.

 

Visuel © Stevens Fremont 

 

 

 

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