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Jeudi 15 juin 2023
Arnaud Gauthier-Rat, soutenu par la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées, est parmi les meilleurs joueurs mondiaux de beach volley. Il gère parallèlement des études d’ingénieur avec le rêve de prendre part à la grande fête olympique à Paris qui aura lieu pour le beach volley… sous la Tour Eiffel.
Quel a été le début de votre parcours vers le haut niveau ?
Mes deux parents jouaient au volley en première division, ma sœur aînée, Marion, était en équipe de France. Je baignais dans le volley. J’ai pourtant débuté par le tennis de table jusqu’à l’âge de 15 ans. Puis, j’ai voulu pratiquer un sport collectif et j’ai hésité entre le volley et le basket. En effet, mes grands-parents étaient internationaux de basket, mon grand-père, Michel Rat, a d’ailleurs été capitaine de l’équipe de France. L’été, je participais aux Estivales de volley des Côtes d’Armor, cela a été mon premier contact avec le volley. J’ai ensuite passé des tests de détection au pôle Espoir à Chatenay et c’est ainsi que j’ai directement intégré le pôle de Chatenay Malabry avec Yves Logeais. J’ai ensuite poursuivi au Centre national de volley à Montpellier qui est la pépinière du volley français. La plupart des joueurs de l’équipe championne olympique à Tokyo sont issus de ce centre… C’est ce qui m’a fait progresser en termes de niveau sous la coupe d’Éric Daniel.
Vous jouiez à quel poste ?
J’étais alors réceptionneur attaquant.
Comment êtes vous passé au beach volley ?
Il y avait beaucoup de concurrence à mon poste en équipe de France. Et les étés, j’ai eu mes premières sélections en équipe de France de beach volley… Les premières compétitions se sont bien passées, j’ai eu de bons résultats rapidement. Et j’ai pris goût à ce sport et à son mode de vie.
Pouvez vous nous en dire plus sur la spécificité de cette discipline ?
C’est un sport où les joueurs sont extrêmement autonomes. Ils sont responsables de ce qui leur arrive. Il n’y a pas de coach, pas de remplacement. On est face à nous-mêmes. Pas de secours possible, on évolue à son niveau, on est responsable de ses échecs et de ses succès. En termes de développement personnel, cela apporte beaucoup…
Vous vous orientez alors vers cette discipline…
Oui, à 18 ans je me suis orienté à 100 % vers le beach volley en rejoignant le CREPS de Toulouse. Avec Arnaud Loiseau, on devient, en 2014, la première équipe française qualifiée aux Jeux de la Jeunesse. On termine 9e.
Et vous menez en parallèle un double projet…
En même temps que j’intègre le pôle France au CREPS à Toulouse, j’intègre également l’école d’ingénieur, l’INSA Toulouse, pour un double projet global…
Comment cela se passe concrètement de mener une carrière et des études de très haut niveau ?
L’INSA Toulouse, c’est plus de 3 000 étudiants, environ 80 sportifs de haut niveau et je fais partie de la dizaine qui préparent les Jeux Olympiques. C’est très fatigant car la charge de travail est très lourde d’autant que lors de ma 4e année, je suis rentré dans le TOP 25 mondial, j’ai donc augmenté ma charge d’entrainement… A l’INSA, nous avons la possibilité d’aménager une année en plusieurs, d’avoir des heures de tutorat financées par l’école (cours particuliers en quelque sorte) pour rattraper les cours manqués à cause d’une compétition, et de reprogrammer certains examens. Je suis actuellement en cinquième année, spécialisé en automatique et électronique (systèmes embarqués), et j’effectuerai mon stage de fin d’études après les Jeux Olympiques pour être diplômé en 2025.
Quels sont les liens entre vos études et votre discipline, en quoi ces deux parcours s’enrichissent-ils l’un l’autre ?
Pour moi, même si c’est dur, cela constitue un bon équilibre de mener ces deux activités en parallèle. Et puis cela développe des compétences transversales. Enfin, c’est une sécurité car si ma carrière sportive s’interrompt j’aurais mon diplôme d’ingénieur. Cela apporte donc de la sérénité.
Pouvez-vous expliquer les particularités du beach volley notamment en regard du volley ? Les qualités singulières que nécessite cette discipline ?
Les qualités pour être un bon joueur restent les mêmes que pour le volley. Toutefois, il convient d’être vraiment très complet dans le beach volley alors que le volley nécessite désormais d’être très spécialisé. Pour être un bon joueur de beach volley, il faut des ressources d’innovation, d’adaptation (adversaire, climat) et beaucoup de stratégie. Enfin et surtout, c’est une discipline très physique. La préparation physique constitue une composante majeure de notre emploi du temps. 50 % de mes entrainements sont dédiés à la composante physique, soit 15 heures sur 30. Dans le volley classique, on joue un match par semaine, en beach volley, on dispute 6 à 8 matchs sur un tournoi avec 3 matchs par jour, souvent en plein cagnard sur du sable mou. C’est éreintant.
Au-delà des spécificités techniques, pouvez-vous expliquer la culture particulière de ce sport ?
La culture du beach volley se situe entre le surf et le tennis. Il y a une culture du voyage comme dans le tennis où l’on est tous dans les mêmes hôtels, le même circuit, on se fait des amis pour la vie dans tous les pays. Et puis on évolue en extérieur en pleine nature dans un cadre de rêve, la mer, le soleil, avec un fort respect de l’environnement.
Le beach volley aux Jeux Olympiques de Paris va se dérouler dans un décor exceptionnel… Est-ce que cela participe de votre motivation ?
Un spot iconique, le beach volley se disputera sous la Tour Eiffel. Pour nous, c’est la consécration… En plus, je suis originaire de Paris, cela aurait un goût spécial pour moi, le rêve d’une vie… D’ailleurs, dès que le site a été annoncé, tout le monde voulait en faire partie…
Comment se passe le rapport avec le partenaire au beach volley ?
Ce n’est pas un sport individuel mais pas pour autant un sport collectif. Nous sommes deux en effet. C’est un facteur à prendre en compte, on s’entraine, on vit ensemble et cette relation se vit sur le terrain. Avec Youssef Krou, mon partenaire, on forme un vrai petit couple !
Il y a une spécialisation de chacun sur le terrain ?
Il y a deux options. Soit un duo avec spécialisation, un défenseur et un au bloc. Soit deux joueurs complets. Nous sommes plutôt deux joueurs complets même si je suis plus en défense et Youssef plus au bloc…
Quelles sont les nations fortes au beach volley ?
L’Europe est très forte. Sur les vingt meilleures paires, quinze sont européennes. Les Norvégiens dominent, les Suédois commencent à tout casser. Avant, c’était plutôt l’Amérique (les USA, le Brésil…), ce sport est né là-bas…Quand on va au Brésil on est traité comme des stars… Un Brésilien sait qui est le champion olympique de beach volley.
Votre champion culte ?
J’ai énormément de respect pour Teddy Riner, pour l’ensemble de son parcours, pour Tony Parker pour le déroulement de sa carrière et Federer pour sa classe… Enfin, Nadal pour sa ténacité et sa résilience.
La chose à laquelle vous pensez quand vous êtes dans le doute ?
La confiance en soi… et persévérer. Il y a plusieurs cycles d’échecs et de succès.
Votre point fort ?
Ma capacité à apprendre et mon sens de l’adaptation. Dans le volley comme dans les études.
Si vous deviez retenir une valeur qui vous est chère dans le sport ?
La résilience, être capable de continuer à travailler jusqu’à ce qu’on y arrive.
Avez-vous une autre passion ?
Le gros sujet transversal de mon sport, le développement durable, qui m’intéresse et que je garde en tête…
Et que représente le soutien de votre partenaire la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées ?
La Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées me permet de me consacrer à la recherche de la performance et je peux ainsi me consacrer à plein temps sur l’objectif que je me suis donné : ma qualification olympique.
« La même flamme nous anime »