Biathlon : un bilan bleu azur

Les Championnats du monde de biathlon se sont achevés ce week-end sur deux magnifiques podiums des Français, à l’image de ce brillant Mondial pour l’Équipe de France.

Le chiffre : 54 %
L’Équipe de France masculine a remporté, dans ces Championnats du monde de biathlon, 8 médailles sur un total de 13 médailles possibles. Ce qui représente 54 % des médailles mises en jeu dans ce Mondial. Il faut rajouter à cette belle moisson la médaille de bronze en relais mixte simple d’Anaïs Bescond et d’Emilien Jacquelin.  
Ces Championnats montrent la domination du biathlon français sur la discipline dans la catégorie masculine. Car au bilan global, c’est la Norvège qui l’emporte au classement des médailles avec 11 médailles et 6 titres en raison de sa domination du biathlon féminin (5 médailles dont 3 titres).

La phrase
« Ces résultats d’équipe, c’est mon coup de cœur de ces Mondiaux. Il ne faut pas banaliser ça. Je suis peut-être le mieux placé pour dire que ce n’est pas simple. Aujourd’hui, quand on n’est pas norvégien ou français, ce n’est pas facile de monter sur le podium, voire de rentrer dans le top cinq. C’est une fierté de développer ça collectivement. »
La phrase dans L’Équipe de Stéphane Bouthiaux, directeur des équipes de France, traduit la satisfaction du staff devant ces résultats probants.

La course
Ces Championnats du monde magnifiques pour l’Équipe de France peuvent se résumer par l’éclatante victoire du relais. Mais s’il fallait retenir une course de ce Mondial, ce serait la poursuite avec ce final de « muerte » entre Emilien Jacquelin et Johannes Boe. Du haut de ses 24 ans, Emilien Jacquelin est sorti vainqueur de ce mano à mano avec le champion norvégien au terme d’une course tactique magistrale. Il a attaqué dans une montée pour ensuite ne plus laisser passer Johannes Boe. Dans la mass start, Emilien Jacquelin était confronté pour la médaille de bronze au frère de Johannes Boe, Tarjei. Celui-ci a attaqué Emilien au même endroit, mais le Français a gardé suffisamment de lucidité pour prendre l’intérieur du Norvégien avant l’entrée sur le stade, ce qui lui a permis grâce à son explosivité de remporter à nouveau son duel. C’est l’une des armes de l’Équipe de France et le signe que les courses sont parfaitement préparées par le staff. Ensuite, c’est aux coureurs de prendre les bonnes options.

Le titre
Bien sûr il y a eu la belle victoire à 24 ans d’Emilien Jacquelin, mais s’il fallait garder un titre de champion du monde, ce serait la victoire dans l’épreuve individuelle de Martin Fourcade. 
D’abord, parce qu’avec ce 11^e trophée individuel aux Championnats du monde, il rejoint au palmarès l’icône norvégienne de ce sport, Ole-Einar Bjoerndalen. 
Ensuite, parce qu’il y a quelques mois, pas grand monde ne pouvait imaginer une telle performance. Il était en difficulté l’an passé et n’avait remporté aucune médaille au Mondial à Östersund. Il avait même terminé 24^e de la mass start et mis un terme prématurément à sa saison. On avait alors évoqué, à 31 ans, le début de la fin pour le quintuple champion olympique. Mais cet immense champion a su trouver les ressources pour revenir au premier plan en remportant quatre épreuves de Coupe du Monde en 2020. Certes, Johannes Boe était resté au chevet de son épouse qui allait mettre au monde leur enfant. Mais Martin a saisi sa chance et, lors de ces Mondiaux, a retrouvé le niveau qui était le sien avec deux titres (individuel et relais) et une médaille de bronze au sprint. Cela le place en bonne position pour aller conquérir son 8^e globe de cristal du classement général. Il a 38 points d’avance sur Johannes Boe et 63 sur son compatriote Quentin Fillon Maillet. Il reste trois étapes de Coupe du Monde… Après quoi, celui qui est devenu l’un des plus grands champions du sport français pourrait tirer sa révérence. D’autant que la relève est désormais assurée.