Selon l’étude de BPCE L’Observatoire sur les aidants menée par les économistes de BPCE, changer d’emploi, passer à temps partiel, renoncer à une opportunité… autant de décisions qui peuvent entraîner des répercussions sur la carrière des aidants, une forme de perte de chance qui touche particulièrement les femmes.

le fait d’être aidant peut avoir un impact négatif sur l’évolution des carrières : 44 % des aidants en activité estiment que leur situation d’aidant les a conduits à refuser des opportunités professionnelles, telles qu’une promotion, un changement de poste, une nouvelle opportunité d’emploi. Parmi eux, 21 % estiment que c’est la raison principale et 23 % qu’il s’agit d’une raison parmi d’autres. Les indépendants sont nettement plus nombreux à considérer avoir été pénalisés que les salariés (55 % contre 39 %).

44 % des aidants en activité ont dû refuser des opportunités professionnelles

Outre la perte d’opportunités professionnelles, devenir aidant peut conduire à changer d’emploi pour avoir une activité professionnelle compatible avec les contraintes de l’aide. C’est le cas de 22 % des aidants en activité professionnelle. Là aussi, les indépendants sont plus nombreux que les salariés à déclarer avoir changé d’emploi pour concilier leur activité professionnelle et leur situation d’aidant (34 % contre 17 %).

Sur le long terme, ces choix peuvent affecter l’évolution de carrière, un impact qui pèse plus sur les femmes que les hommes. Si la part d’aidants parmi les hommes et les femmes en activité est sensiblement la même, le degré d’implication des femmes dans l’aide est plus important : elles occupent davantage un emploi à temps partiel et sont plus nombreuses à arrêter ou suspendre leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche.

Plusieurs pistes existent pour éviter qu’être ou avoir été aidant ne soit pénalisant dans son parcours professionnel.

La première piste consiste à repenser l’évolution des carrières, c’est-à-dire accepter que les carrières ne soient pas linéaires et assurer une évolution tout au long de la vie. Avec l’allongement de la durée du travail et le recul de l’âge de la retraite à 64 ans, les carrières doivent s’envisager sur un temps long. L’effet est vertueux, par rétroaction, sur les aidants : savoir que l’on pourra rebondir après avoir été aidant peut faciliter la prise de parole et la mise en place d’une organisation qui préserve son équilibre, et donc sa santé.

La deuxième piste vise à mieux reconnaître les compétences des aidants. Devenir aidant, c’est développer une capacité d’organisation hors pair, un savoir-faire dans la gestion des priorités, une résistance au stress, des capacités d’écoute et d’empathie… Certains aidants inscrivent désormais leur expérience sur leur CV, notamment pour justifier d’une période sans activité. Charge aux recruteurs de valoriser cette expérience et aux employeurs d’en tenir compte dans les évolutions de carrière.