Escrime : Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer, la finale bleu-blanc-rouge

Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer ont disputé la finale du sabre. Un match franco-français qui appartient déjà à l’histoire du sport national pour l’image qu’il a renvoyée.

Quel symbole !

Ces Jeux sont une succession d’images, d’émotions qui nous emportent, nous sortent du réel. La finale du sabre féminin restera un moment remarquable de Paris 2024. Ce fut un instant de sport majuscule en ce qu’il en incarnait profondément les valeurs, ce qu’il signifie véritablement, c’est-à-dire s’affronter, se respecter, partager. Manon Apithy-Brunet, soutenue par la CASDEN Banque Populaire, a bel et bien emporté l’or Olympique, et Sara Balzer, soutenue par la Caisse d’Epargne Grand Est Europe, rien de moins que la médaille d’argent. Elles appartiennent à jamais à ce moment pour lequel énormément de Français ont vibré, se sont retrouvés, dans cette fusion des deux adversaires après la lutte. Toutes les deux enfin à l’issue du match, lancées en l’air comme le veut la tradition de l’escrime mais ensemble, unies en suspension dans les hauteurs de la verrière du Grand Palais.

Cette image veut dire tant de chose de ce qu’est le sport, de ce qu’est l’escrime, de ce que sont les Jeux Olympiques. En cela, ce fut beaucoup plus qu’une finale pour l’attribution d’un titre. Oui, Sara Balzer et Manon Apithy-Brunet ont participé à un moment de l’histoire du sport français. C’est uniquement le 5^e doublé français depuis l’après-guerre aux Jeux Olympiques d’été. Aussi, très vite, on a compris que la déception de la défaite de Sara Balzer était emportée par l’instant et l’allégresse d’une formidable médaille d’argent. À Paris, devant tous les siens. Il y a tant d’escrimeuses qui sont reparties sans rien. L’immense majorité de celles qui s’étaient levées à l’aube pour prendre part à ce tournoi olympique du sabre féminin. Manon Apithy-Brunet, elle, s’est retrouvée tout en haut de cette impitoyable pyramide. Elle, comme Sara, a été performante, le jour J, celui pour lequel chacune s’était donné rendez-vous avec elle-même. Et c’est toute la difficulté des Jeux Olympiques, et plus encore à Paris. C’est le rendez-vous d’une vie, et elles ne l’ont pas manqué.

Une finale bleu-blanc-rouge

Sara Balzer a eu un tableau compliqué, qu’elle a traversé profondément concentrée, levant les écueils un à un, jusqu’à se retrouver en demi-finale. Même chose pour Manon Apithy-Brunet qui accédait enfin à la finale. On se souvient qu’à Rio elle avait perdu en demi-finale d’une touche litigieuse et qu’elle avait pris le bronze à Tokyo. Finalement les deux franchissaient l’obstacle et se retrouvaient en finale. En escrime, la tradition veut que lors d’un match opposant deux athlètes du même pays, que les entraîneurs ne viennent pas assister leurs athlètes. Elles étaient donc seules, face à face, comme des centaines de fois durant leur carrière même si là, elles s’entraînent dans deux endroits différents. Manon Apithy-Brunet s’entraîne en effet à Orléans chez le coach historique du sabre français, maître Bauer, l’un des plus titrés des entraîneurs français, toutes disciplines confondues.

Ce fut une finale bien disputée, avec un peu plus de prise de risque payant d’un côté. Cela tient à quoi… À pas grand-chose. Ce sera donc l’or pour l’extrasensible Manon Apithy-Brunet qui inscrit son nom au panthéon de l’escrime française. Et l’argent pour Sara Balzer. Une finale pour l’Histoire, bleu-blanc-rouge, avec en plus pour présentation cette extraordinaire descente d’escalier du Grand Palais. L’ont-elles bien descendu ? Magnifiquement. Pour l’éternité.

Pour connaître les athlètes, les para athlètes et les équipes soutenus par les entreprises du Groupe BPCE qui sont présents à Paris 2024