Immobilier : le marché à l’arrêt en mars… et après ?

Jeudi 7 mai 2020

Avec la mise à l’arrêt de l’économie, en raison du confinement imposé par la crise sanitaire puis du retournement de la conjoncture, tous les indicateurs suggèrent une année 2020 difficile pour le marché immobilier résidentiel.

Les économistes du Groupe BPCE dressent la situation des marchés immobiliers de l’ancien, du neuf et du secteur locatif à la fin de l’année 2019 et début 2020. Ils proposent une approche des changements de leurs trajectoires du fait des chocs successifs provoqués par la crise épidémique sur l’économie et la société.

On peut s’attendre à des volumes de ventes nettement moins importants cette année, avec à terme une dispersion plus grande des prix des logements, liée à la sélectivité retrouvée de la clientèle. Mais un scénario de baisse brutale généralisée des prix est difficilement envisageable en 2020 dans un contexte de taux durablement bas. Les répercussions seront d’ampleur variable selon les fondamentaux des marchés régionaux très hétérogènes et dont les contrastes risquent de se renforcer avec une prime à la qualité des logements qui se renforcerait. Le marché locatif pourrait être frappé plus rapidement par la survenance de la récession économique qui confrontera certains locataires à des difficultés pour honorer leur loyer, risquant de facto d’atteindre les petits investisseurs privés. 

Cette crise, qui touche l’offre et la demande de logement, va certes opérer une rupture brutale avec la situation antérieure au Covid-19, mais des éléments de soutien du logement pourraient amortir le choc par le fait qu’il existe une aspiration toujours vive des ménages à l’accession à la propriété : taux d’intérêt toujours bas malgré un léger rebond, distribution du crédit maintenue, revalorisation de l’investissement immobilier dans un contexte d’effondrement de la Bourse, mesures spécifiques du Gouvernement.