L’émergence du basket freestyle

Vendredi 9 octobre 2020

Comme nombre de disciplines sportives, le basket connaît une déclinaison freestyle, c’est-à-dire une discipline qui allie la technique de ce sport et des figures « artistiques. »

Une vieille histoire

Il est des disciplines qui sont nées « freestyle » et qui ont ensuite intégré des normes afin de pouvoir développer des compétitions, se structurer en fédération et devenir des disciplines classiques jusqu’à intégrer les Jeux Olympiques. C’est le cas de nombre de disciplines de glisse. À commencer par le ski et dernièrement le surf. Et puis il y a des sports conventionnels qui ont fait le chemin inverse. Des sports historiques qui connaissent désormais une déclinaison freestyle. C’est le cas du basket. Mais à la différence du football freestyle, le basket freestyle s’inscrit dans l’histoire même du basket. Il est en effet pour partie issue d’une équipe qui a marqué l’histoire de ce jeu : les Harlem Globetrotters. 
Contrairement à ce que laisse entendre leur nom, il s’agit d’une équipe de Chicago composée alors de joueurs noirs qui n’avaient pas la possibilité d’intégrer les ligues majeures des États-Unis. Au départ, cette équipe joue de vrais matchs de basket mais très vite les joueurs agrémentent leurs matchs de facéties, de prouesses techniques très spectaculaires. Le propriétaire, Abe Saperstein, va laisser faire ses joueurs à condition que les scores soient acquis. C’est ainsi que les « Harlem » prenaient rapidement l’avantage au score afin ensuite de pouvoir se livrer à des actions très spectaculaires qui ravissaient le public. À tel point que ce sont ces gestes fantaisistes qui vont devenir leur marque de fabrique et qu’ils vont alors développer un show, d’abord aux États-Unis puis à travers le monde, basé sur ces techniques freestyle. 

Gros succès sur Youtube

En même temps, le basket de rue se développe aux États-Unis puis partout ailleurs. Or cette discipline permet une plus grande latitude pour des gestes techniques qui comportent une dimension artistique. Certains joueurs vont montrer de vraies aptitudes avec le ballon. Et cette discipline va peu à peu prendre son autonomie avec des joueurs qui se spécialisent dans le freestyle. Ils vont ainsi constituer des équipes de rue à la manière des Harlem Globetrotters dont les célèbres « And 1 Mixtape ».
Désormais, les champions de freestyle effectuent des shows très populaires. Leurs vidéos sur internet font des centaines de milliers de vue. Ainsi, le champion français « Brisco » voit certaines de ses vidéos atteindre 350 000 vues. 
Les figures, appelées « tricks », comportent différents degrés de difficulté. Il y a le dribbling, le fameux spinning qui consiste à faire tourner le ballon sur un doigt. Et le rolling, vrai marqueur de la discipline où le « freestyler » fait rouler le ballon sur son corps, ses bras… La maîtrise de chacune d’elles nécessite des heures et des heures de travail. Il faut disposer de plusieurs qualités physiques comme la coordination, la souplesse mais aussi la créativité. Les prestations se font en musique et certains gestes peuvent être empruntés au break dance qui vient de faire son entrée aux Jeux Olympiques. À quand le basket freestyle ?

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