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Vendredi 24 mai 2024
Lucas Créange, para athlète, soutenu par le Crédit Coopératif, est médaille de bronze de tennis de table handisport, catégorie classe 11 déficiences intellectuelles et psychiques à Tokyo en 2021. Il s’est qualifié à nouveau pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Découverte d’un champion très attachant de tennis de table, un sport de plus en plus populaire.
Lucas Créange, 31 ans, a débuté le tennis de table en 2005. Il a intégré la catégorie Sport adapté et le Pôle France Sport adapté en 2014. Il participe à sa première compétition internationale à l’Open d’Espagne l’année suivante. En 2016, il se qualifie pour Rio avec son co-équipier Pascal Pereira-Leal et s’arrête en quarts de finale. À Tokyo, il remporte sa première médaille paralympique en montant sur la troisième marche du podium.
Comment avez-vous commencé le tennis de table ?
J’avais fait une année de foot mais je n’étais pas très bon et j’ai fait pas mal d’équitation aussi. J’ai réellement découvert le tennis de table chez des amis de ma mère et ça m’a bien plu. Je suis allé dans un club et j’ai obtenu ma première licence en 2005, à l’Olympique Rémois de tennis de table. Depuis je suis resté fidèle à ce club. C’est comme une famille. Je fais partie des plus anciens maintenant.
Comment s’est passé votre accession au haut niveau ?
Jusqu’en 2014, je disputais les compétitions avec les valides, ce que je fais toujours d’ailleurs. Cette saison-là, j’ai été repéré et j’ai intégré les compétitions du Sport adapté en 2015. Entre temps, j’avais intégré le CREPS de Poitiers où je me rends toujours régulièrement. Je suis devenu champion de France lors de mes premiers championnats de France Sport adapté en 2015, puis j’ai enchaîné mes premières compétitions internationales.
Combien d’heures vous entraînez-vous par semaine ?
Je m’entraîne vingt heures par semaine, dans différents endroits. Je me rends au Centre national d’entraînement à Metz mais aussi au CREPS de Poitiers et dans mon club de Reims.
Vous avez fait des études de viticulture ; souhaitez-vous, après votre carrière, travailler dans le vin ?
Après un BAC en sciences et technologies de l’agronomie et du vivant, j’ai passé un CAP viticulture-œnologie. J’ai complété par la spécialisation de la taille de la vigne. J’ai donc cette possibilité, après ma carrière, de travailler dans le vin dans ma région de Champagne, mais je n’en suis pas là… et vous savez, peut-être que je travaillerai toujours dans le sport, qui sait ?
Vous vous êtes en effet qualifié pour vos 1ers Jeux Paralympiques à Rio et, à Tokyo, vous avez remporté une médaille de bronze…
Oui à Rio en 2016, j’ai perdu en quarts de finale, mais à Tokyo, j’ai remporté la médaille de bronze. Ça a été une très belle émotion !
Et là, vous venez à nouveau de vous qualifier pour vos 3e Jeux Paralympiques… et ceux-là seront à Paris…
Oui, c’est vraiment formidable de s’être qualifié à nouveau. Une grande joie car au mois de janvier dernier, ce n’était pas gagné. Le fait d’avoir réussi à gagner deux tournois, l’un au Brésil et l’autre en Egypte m’a placé à un très bon rang au classement mondial et permis d’être directement qualifié. Cela m’évite de passer par le tournoi de qualification paralympique… J’ai heureusement bien géré cette pression en étant régulier tout au long des deux tournois.
C’est un soulagement… ?
Oui, car il y avait une grosse pression pour cette qualification. Ne pas se qualifier pour Paris 2024 aurait représenté une énorme déception. Surtout, je vais maintenant pouvoir me concentrer sur ma préparation. Je suis plus serein. Je suis content d’avoir bien géré cette pression.
D’autant qu’aux Jeux, c’est un élément déterminant…
Complètement. La gestion du stress va être la clé pour faire un gros résultat au Jeux Paralympiques…
Comment vous préparez-vous à cela ?
J’ai un préparateur mental que je vois environ une fois par semaine selon mon calendrier.
Et sur le plan de la nutrition ?
Je n’ai pas de nutritionniste mais je fais attention car le poids est un facteur non négligeable en tennis de table, où il y a beaucoup de déplacements.
Vous avez une préparation physique importante ?
Oui, je fais du renforcement musculaire et de la course à pied.
Comment va se passer votre préparation ?
Pour la préparation des Jeux Paralympiques, on aura un regroupement avec toute l’équipe de France de tennis de table Sport adapté et handisport, avec la présence de relanceurs valides. Il y aura aussi des temps de préparation à l’Insep.
Vous avez quel style de jeu et quel est votre point fort ?
Physiquement, je suis bien. Mentalement j’ai progressé, même si j’ai encore des lacunes. Techniquement, mon point fort, c’est le revers défensif. J’ai un jeu défensif à la table, un jeu atypique.
C’est-à-dire que vous défendez en vous tenant très près de la table, ce qui nécessite beaucoup de concentration, non ?
Oui, car il faut bien lire l’effet de la balle et sa trajectoire, cela demande donc en effet beaucoup de concentration. Une mauvaise lecture, un mauvais touché de balle dans cette position et on le paye cash…
Qu’est-ce que vous aimez dans votre discipline ?
Je prends beaucoup de plaisir à jouer au tennis de table, à retrouver mes copains. C’est un sport convivial qui permet d’accomplir de grandes choses. J’adore faire des perfs : marquer un beau point ; j’aime aussi la compétition : marquer le point décisif pour ton équipe… Ce sport permet de s’exprimer tant individuellement que collectivement, notamment par la compétition par équipes. Il y a vraiment deux manières de s’épanouir en tennis de table, individuellement et collectivement.
Comment jugez-vous la médiatisation du tennis de table ?
Je trouve que le tennis de table n’est pas suffisamment médiatisé alors que c’est un sport très spectaculaire. Mais avec les succès sportifs des frères Lebrun – Alexis et Felix, les choses sont en train de changer. Des gens qui ne connaissent pas du tout notre sport me parlent des frères Lebrun !
Votre sport en revanche est le sport numéro un en Chine. Y avez-vous déjà disputé des compétitions ?
En effet, c’est le sport le plus populaire en Chine. Je m’y suis rendu en compétition en 2018 mais dans ma catégorie, il n’y aucun Chinois, je ne sais pas du tout pourquoi…
Avez-vous une autre passion ?
Oui, le foot, j’adore ça ! Je suis un supporter du Stade de Reims. Je vais au stade voir les matchs quand je peux.
Et que représente le soutien de votre partenaire, le Crédit Coopératif ?
C’est très important d’avoir ce partenaire pour m’accompagner dans ma préparation et puis, ça me permet surtout de faire du haut niveau. Sinon je serais obligé de travailler et je ne pourrais pas m’entraîner autant ni atteindre mes objectifs de performance.
Droit photo G. Mirand