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Vendredi 8 avril 2022
« Plus je vieillis plus je progresse », le vétéran de l’Equipe de France de para-tir fait le point sur sa carrière et sur son parcours professionnel et associatif.
Tanguy de La Forest est le vétéran de l’Equipe de France de para-tir. Il a en effet participé à tous les Jeux Paralympiques depuis ceux d’Athènes en 2004. Il a été vice-champion du monde en 2006 en individuel et champion du monde par équipe en 2006 et 2018 au tir à la carabine. Il vient à 43 ans de remporter une médaille de bronze en individuel et un titre de champion d’Europe par équipe au Championnat d’Europe à la carabine au tir debout à 10m. Il est également chef d’entreprise et secrétaire général du Comité Paralympique et Sportif Français. Il revient sur ce riche parcours.
Comment êtes-vous venu au para-tir ?
J’ai découvert le tir lors d’une kermesse, j’avais sept ans. J’ai remporté le concours et j’ai tout de suite accroché. Le fait d’avoir gagné malgré le handicap a certainement joué. Car j’adorais le sport et le tir me permettait ainsi d’en faire. C’est donc ce sport qui m’a choisi autant que je l’ai choisi. J’ai alors intégré un club à Rennes où j’habitais, la Du Guesclin. Là, je tirais avec les valides, il y avait beaucoup de jeunes, ça m’a emballé. Et j’ai commencé à performer.
Qu’est-ce qui vous a plu dans cette discipline ?
D’abord j’avais la possibilité de pratiquer un sport accessible par rapport à mon handicap… Il s’agit d’une maladie génétique neuromusculaire, l’amyotrophie spinale infantile. J’ai pu marcher jusqu’à dix ans mais depuis je suis en fauteuil électrique. Et je ne peux porter plus de 500 grammes. Il y a deux catégories à la carabine. L’une pour les tireurs atteints d’une déficience d’un membre supérieur et l’autre pour les tireurs atteints uniquement des membres inférieurs. Les premiers disposent d’une potence avec un ressort qui permet de porter le poids de la carabine mais pas de la maintenir, il s’agit de ma classification… Jeune, je tirais avec la carabine posée sur un coussin. A 14 ans, j’ai rejoint le club de Laval qui m’a fait rentrer dans le para-tir. J’y suis resté jusqu’en 1998 pour ensuite venir à Paris où un club m’a sollicité en même temps que je venais faire mes études qui ont débouché sur un DESS en marketing à la Sorbonne…
Vous avez alors intégré le haut niveau…
J’ai obtenu plusieurs titres de champion de France juniors en parasport avant d’intégrer l’Equipe de France en 1997 que je n’ai jamais quittée depuis…. C’est ainsi que j’ai pris part à mes premiers Jeux Paralympiques en 2004. Puis Pékin, Londres, Rio en 2016 où j’ai obtenu deux 4e place et enfin à Tokyo l’été dernier où j’ai terminé trois fois cinquième. J’espère donc que je décrocherai une médaille en 2024 à Paris.
Et parallèlement vous menez une activité professionnelle intense…
En effet, j’ai intégré le groupe PSA dans le marketing jusqu’en 2009 et créé, en parallèle en 2006 avec ma sœur, un cabinet de recrutement spécialisé sur l’embauche des personnes handicapées principalement diplômées. Le cabinet compte à ce jour sept salariés. Et ensuite j’ai repris en 2010 l’entreprise créée par mon père dans le secteur de la communication par l’objet et qui compte une douzaine de salariés. Parallèlement, j’ai mon engagement associatif au Comité Paralympique et Sportif Français… comme secrétaire général ainsi qu’au conseil d’administration de Paris 2024…
Vous êtes soutenu par la Caisse d’Epargne Ile-de-France, qu’est-ce que cela vous apporte ?
Le partenariat avec la Caisse d’Epargne Ile-de-France me permet d’être plus serein dans ma préparation, en finançant du matériel, des déplacements nationaux et ceux de mon accompagnateur lorsque ceux-ci ne sont pas pris en charge. Par ailleurs, être soutenu par une entreprise et tous ses collaborateurs me motive pour être toujours plus performant.
Vous n’avez pas pensé à arrêter votre carrière avec toutes ces activités ?
J’ai arrêté un an mais le haut niveau me manquait…
Qu’est-ce qui vous manquait ?
Les défaites, les victoires, les émotions que procure le haut niveau, la compétition. L’exigence aussi, être très méticuleux pour aller chercher plus de performance. Même si je suis très occupé par ailleurs, j’ai ressenti un grand vide. Et puis cela m’apporte un équilibre physique. Ma vie sportive me permet de ne pas faire évoluer ma maladie… Il y a un réel effet physiologique… Le professeur qui me suit à Garches le constate par rapport à des personnes avec la même typologie que la mienne… ils peuvent rencontrer plus de difficultés….
C’est paradoxalement un sport très physique le tir…
Le travail du cerveau pour obtenir le maximum de concentration demande énormément d’énergie. Tous les sportifs qui pratiquent des sports demandant une grande concentration, sortent épuisés d’une compétition. Et c’est en plus un sport où il y a beaucoup d’incertitude. On peut être numéro un mondial et être éliminé très tôt dans la compétition.
Ce qui est étonnant chez vous c’est plus vous vieillissez, plus vos résultats progressent…
C’est vrai. Si l’on regarde mes résultats aux Jeux Paralympiques, ils progressent à chaque olympiade. Il y a certainement l’expérience de la compétition, la gestion du stress mais aussi parce que je m’entraîne plus qu’avant. Cela vient du fait que nous avons été intégrés à la Fédération Française de Tir en 2017. Dès lors nous nous sommes professionnalisés. On est passé d’un stage national et d’une compétition annuelle à un stage par mois et une compétition internationale tous les deux mois. Enfin et surtout, j’ai toujours l’envie…
La Caisse d’Epargne est Partenaire Premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 avec le Groupe BPCE. Soutenir et accompagner des athlètes et para-athlètes français de haut niveau, confirmés ou espoirs, est une ambition forte, partagée par l’ensemble des entreprises et collaborateurs du Groupe.
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