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Vendredi 25 mars 2022
Médaillée de bronze au championnat d’Europe au tir au pistolet et 4e au tir de précision, Gaëlle revient sur son parcours et sa discipline.
Dans cette interview, l’ancienne secouriste en montagne évoque le para-tir qui lui a permis de dépasser son accident et les souffrances : « une revanche contre ce qui m’est arrivé ». Elle a 33 ans et poursuit un Master de droit pénal.
Jeune, vous étiez semble-t-il peu tournée vers la compétition….
Gaelle Edon : En effet, on ne m’avait pas du tout éduquée avec cet esprit-là. Je ne faisais pas du tout de compétition, je pratiquais la haute montagne par pure plaisir.
Et c’est à la suite de votre accident que vous vous êtes tournée vers la compétition ?
Gaelle Edon : Oui, je suis devenu hémiplégique à 24 ans à la suite d’un accident du travail. Je me suis lancée dans le sport avec intensité pour ne pas sombrer et me redonner d’autres objectifs dans la vie… J’ai commencé par l’athlétisme et puis ma mère pour me sortir du centre de rééducation m’a amené à une journée de découverte du para nautisme…. Ça m’a beaucoup plus. Mais c’était compliqué de pratiquer car il n’y avait pas de système pour naviguer en autonomie avec un seul bras. Alors j’ai conçu un tel système que j’ai mis au point et qui a reçu un premier pris de l’innovation en 2016. Nous avons alors déposé le brevet puis créé une association « La pelle tenace… » Elle a été labelisée « Projet impact 2024 ». On diffuse ce projet pour rendre l’aviron accessible aux handicapés des membres supérieurs et qu’ils puissent évoluer en autonomie. Cela concerne les personnes amputées des membres supérieurs mais également les femmes touchées par le cancer du sein qui ont souvent un bras faible.
Mais alors comment êtes-vous venue au para tir ?
Gaelle Edon : C’est le responsable handisport de mon département qui m’a contactée pour me proposer de m’essayer au tir car il avait vu que j’étais assez dynamique. Et ça a très bien « matché ». Au départ ce n’était pas compatible car je reprenais mes études mais finalement la fac n’a pas pu me prendre alors je me suis lancée dans le tir et ce fut le début d’une belle aventure.
En quoi ce sport vous convient-il ?
Gaelle Edon : Me lancer dans le para tir à la suite de mon accident m’a permis d’évacuer tous les problèmes de cet accident, le handicap, la procédure judiciaire qui a suivi, toujours en cours, et qui est très lourde à affronter et à supporter psychologiquement. Le tir me permet de mieux accepter tout cela. Et puis comme je suis une pile électrique, lorsqu’il faut se concentrer sur l’instant précis où la balle part, ça me calme…
Il y a un paradoxe, vous êtes quelqu’un de très énergique, d’électrique comme vous le dites et vous pratiquez un sport où il faut faire preuve d’une grande sérénité, d’un calme à tout épreuve ?
Gaelle Edon : Oui personne ne comprend, moi non plus. Je dois pratiquer du sport à coté pour me défouler. Le moment du tir me calme, m’apaise alors que lorsque je fais du « gros » sport, j’ai la haine contre tout ce qui s’est passé….
Quel est la difficulté du para-tir ?
Gaelle Edon : On doit faire abstraction de tout, on doit s’enfermer totalement dans une bulle d’eau comme un poisson…. Je retrouve ce que l’on peut connaitre en haute montagne sur des passages très techniques où il faut être absolument concentré sur les gestes et faire abstraction du monde extérieur. L’arme devient le prolongement de moi-même.
Au tir au pistolet à 10m précision on a 1h15 pour tirer 60 plombs et tous les plombs comptent. Pour ce qui est du tir au pistolet à 10m standard on doit exécuter 8 séries de 5 plombs avec 10 secondes pour chaque série.
Vous êtes donc devenue très compétitrice…
Gaelle Edon : Oui, la compétition c’est ma revanche, mon combat contre ce qui m’est arrivé sur la vie… Je me révèle donc compétitrice, j’adore ce dépassement de soi…
Se dépasser dans une discipline immobile…
Gaelle Edon : Mais très énergivore. Je suis plus fatiguée après 2h de tir qu’une sortie en montagne. On va chercher en soi-même, c’est en fait très physique cette nécessité de concentration, on perd du poids…. Quand on atteint le résultat on est ultra fatigué, on a le contre coup…. On est rincé. C’est un très joli sport…
Le Groupe BPCE, auquel appartient la Banque Palatine, est Partenaire Premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Et soutenir et accompagner des athlètes français de haut niveau, confirmés ou espoirs, para ou valides, est une ambition forte du Groupe BPCE dans ce cadre. Pour Gaëlle le soutien de la Banque Palatine est très important à plusieurs niveaux : le soutien apporté par les collaborateurs et le soutien financier qui lui permet d’acheter du matériel afin d’améliorer ses performances.
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