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Handi-surf : la planche de salut d’Éric Dargent

Éric Dargent a vu un jour sa vie basculer lors d’une attaque de requin. Mais sa rage de vivre et sa passion du surf ont tout emporté. Récit d’une volonté qu’il veut partager.

Petites vagues, grande passion

C’est l’histoire d’une métamorphose, celle dont parle André Malraux dans les Anti-mémoires : « l'une des plus profondes que puisse créer l'homme, c'est celle d'un destin subi en destin dominé ». Éric Dargent était un homme presque ordinaire, marié, deux enfants, passionné de surf qu’il pratiquait depuis ses neufs ans. Mais déjà la vie ne lui avait pas facilité les choses. Il est en effet né à Martigues et a grandi au bord de la Méditerranée qui dispose de beaucoup de charme le long de ses golfes clairs mais pas d’immenses vagues. « On a quand même quelques spots très intéressants », assure-t-il. Comme son illustre collègue Brice de Nice, le jeune Dargent de Martigues guette la moindre vague et fonde un club de surf. Mais surfer, c’est aussi un mode de vie, une envie de voir ailleurs et de découvrir le monde et les gens qui l’habitent. Aussi s’en va-t-il à la recherche de vagues plus importantes à commencer par les Landes, le Pays Basque et puis ensuite au-delà, les Caraïbes, l’Indonésie… Il poursuit parallèlement son métier d’infirmier qui lui permet de pratiquer sa passion. 

C’est comme ça qu’il décide de s’installer dans l’Océan indien, à la Réunion, connue pour ses spots de surf mais également pour la dangerosité de ses eaux en raison de la présence de squales. Éric Dargent part d’abord quatre semaines pour se faire au pays. Le 19 février 2011, il surfe à Saint Gilles et là, soudainement, un requin l’attaque et lui cisaille la jambe gauche. La vie s’échappe. « J’ai senti que si je me laissais aller c’était fini, je me suis accroché, je ne voulais pas partir… ». Éric Dargent survit à ce drame mais on doit lui amputer la jambe au-dessus du genou. C’est toute son existence qui bascule. Mais elle demeure. « J’ai ressenti comme une euphorie d’être encore en vie. J’avais la rage de vivre. Peut-être aussi que mon métier d’infirmier m’a aussi permis de relativiser ce qui m’arrivait ». 

C’est ainsi qu’à peine sorti de l’hôpital, rentré en métropole, Éric Dargent va… retourner surfer. Comme pour se prouver qu’il est toujours vivant. « C’était extraordinaire, raconte-t-il, se sentir flotter, oublier le handicap. J’ai saisi tout de suite les bénéfices de ce sport pour des handicapés. »

Il surfe avant de remarcher

Il entend donc se bricoler une prothèse pour parvenir à surfer debout sur sa planche. 
« J’ai alors rencontré un prothésiste qui ne m’a pas signifié que c’était impossible. Au contraire, il m’a dit qu’il ferait tout pour m’aider. Quand je suis sorti de son cabinet, j’avais l’impression de voler. » Le fil de sa passion n’était donc pas définitivement rompu. Trois mois après son accident, Éric Dargent se tenait à nouveau debout sur sa planche avec une prothèse au départ rudimentaire et surfait presque comme avant. « J’ai surfé avant même de remarcher… » sourit-il. 

De cette folle volonté, il va essayer d’en faire profiter d’autres qui se trouvent dans la même situation. C’est ainsi qu’il crée « Surfeurs Dargent », clin d’œil au super héros de l’univers de Marvel. « On a lancé cette association en 2011, l’année de mon accident. On a d’abord créé une journée de mobilisation et ensuite on a développé une prothèse adaptée pour le surf. On a travaillé avec une école d’usinage mécanique mais également avec une entreprise qui fabrique des amortisseurs de vélo et c’est ainsi que nous avons mis au point une prothèse qui est commercialisée dans le monde et qui sert aussi pour d’autres sports, comme la boxe. Une partie des ventes revient à l’association. On peut ainsi aider des handicapés à pratiquer des sports de glisse. »

Un film pour partager

La suite de l’engagement d’Éric Dargent se traduira dans un film documentaire. « Avec deux autres surfeurs handicapés, raconte-t-il, Benoit Moreau, amputé du bras et Jérôme Bonelli qui est sourd, on va partir à Tahiti qui est un lieu mythique pour le surf et qui sera d’ailleurs le site olympique pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Là-bas, suivis par le réalisateur Michel Garcia on va rencontrer des personnes amputées, paraplégiques, et partager notre passion, créer un engouement. On voudrait insuffler cette envie de se lancer dans ce sport qui apporte un équilibre de vie pour tout le monde mais particulièrement pour les handicapés. La Banque Populaire Méditerranée va ainsi nous aider à produire ce film autour de cette aventure de trois histoires avec des handicaps différents à la rencontre d’autres handicapés pour leur transmettre leur passion du surf et leur souffle de vie. » 

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